De cruels débuts pour le Steirn Grünburg Klub ?
Une enquête complète de Konrad Merkel
Chargé de couvrir les tout premiers matchs de cette nouvelle licence impériale à Blood bowl, force m’est de constater qu’elle a mal entamé sa carrière ; mais alors très mal. C’était donc lors d’un tournoi connu dans une petite ville de Bretonnie qui l’est moins. Pour commencer, ces joueurs ne sont pas présents à l’heure réglementaire et c’est une équipe de substitution qui fait le premier match. Alors que tout commençait bien pour le compte du Klub, jusqu’à la mi-temps, que se passa-t-il ensuite ? Nul ne l’a compris à ce jour. Toujours est-il que les Elfes Sylvains du Werder de Brume ont renversé la situation pour finalement l’emporter largement en deuxième période. L’équipe du Steirn Grünburg Klub a donc pu entrer en lice pour cette toute première rencontre officielle. Il est à noter de suite que le staff doit avoir un problème avec son armurier car aucun joueur n’arborait une armure finie. Cependant c’est le joueur qui fait le jeu, pas seulement l’équipement. Nous avions donc hâte de les voir à l’œuvre face à leurs premiers adversaires ; est-ce un nouveau signe contraire? C’est la licence khemri des Amidmephes qui leur a fait face. Et nous avons été déçus par un match à sens unique ou les Humains n’ont rien montré de probant. Dans le troisième match les opposant aux Norskas du Miguel Norsica’s Beat, il nous a semblé voir un frémissement dans la manière de jouer du Klub. Mais rien de plus même s’ils ont su mieux défendre. Alors que leur match contre les Khemri s’était soldé par un zéro à quatre, les joueurs du Klub n’ont cette fois ci encaissé que deux touchdowns. Bref cette journée fut plutôt grise pour eux.
Il semblerait que le coach Masha Gorlov aie su motiver ses troupes pour le lendemain ; car ce sont des joueurs plus ambitieux qui se sont présentés. Face d’abord à une franchise de Nains du Chaos, puis face à des Gobelins, il nous a été donné de voit un Steirn Grünburg Klub plus offensif, plus décidé. Mais néanmoins par moments d’une grande maladresse, voir d’un amateurisme qui, à ce niveau de compétition qu’est le Trophée de la Licorne, ne pardonne pas. Et deux nouvelles défaites qui placent déjà le Klub dans une position délicate vis-à-vis de sa réputation.
Après la fin du tournoi, j’ai cherché à obtenir des réactions de joueurs du Steirn, à défaut du capitaine sérieusement blessé face aux gobelins, mais il m’a été impossible d’en trouver un seul. Que s’est-il passé ? L’équipe serait-elle déjà dissoute et ses membres en fuite ? Que nenni, j’ai pu apprendre le lendemain qu’ils ne s’étaient simplement pas attardés plus que nécessaire et qu’ils avaient regagnés Grünburg dans la nuit.
Je me suis donc rendu dans cette bucolique ville du sud de l’Empire, afin de rencontrer quelque personne qui puisse me donner une opinion mais là, personne ! Le terrain d’entraînement était désert, de même que les bâtiments du club. J’ai fini par croiser un balayeur qui m’a appris qu’à part le propriétaire, il n’y avait pas âme qui vive ici. Mais ma chance allait me venir en aide : en passant devant l’hôpital, j’ai repéré une agitation inhabituelle pour un bâtiment certes bien conçu mais encore trop récent pour fonctionner à plein régime. J’y suis entré et je les ai trouvés ! Les onze joueurs alignés à Nort occupaient tous l’étage qui est réservé à leur usage. Et dans quel état ; pour tous trous et coupures profondes les alitent pour plusieurs mois. Impossible d’en interroger un seul.
J’ai donc tenté ma chance en interviewant d’abord le coach Gorlov, puis le jeune propriétaire, Hans Lucius Köning fils. Voici ce que j’ai obtenu :
Konrad Merkel: Bonjour monsieur Gorlov. Je souhaiterais d’abord vous demander si vous n’êtes pas trop déçu du résultat de vos joueurs lors de ce premier tournoi.
Misha Gorlov : Mon p’tit gars, sache que déçu est faible pour décrire à quel point je suis désappointé de ce que m’ont montré mes joueurs. A aucun moment je les ai senti motivés à cent pour cent, ils m’ont même donné à voir des actions tellement idiotes que j’en étais plus que furieux.
K M : Furieux à quel point ?
M G : Au point que j’ai dû sévir à la fin. Lors du dernier match, ils ont littéralement donné l’ouverture du score à ce ramassis de sales petites teignes vertes de gobelins ; je ne pouvais pas laisser passer ça. A mon avis, ils auront compris la leçon ; je veux bien faire preuve de retenue mais il y a des limites: Je leur souhaite que les cicatrices qu’ils vont en garder leur rappelleront à être des pros.
(A ce moment, je vois sur le mur l’imposante hache à vapeur et le pistolet de gros calibre qui y sont accrochés et je ne peux m’empêcher de trembler en revoyant les blessures que portent ces infortunés.)
K M : Euuh, oui. Et comment envisagez-vous la suite?
M G : Très simplement ; mes joueurs, une fois qu’ils seront sur pieds, auront intérêt à mieux se comporter sur les terrains ou là je me fâche pour de bon. Et croyez-moi je ne vais pas les lâcher.
K M : Monsieur Gorlov, on raconte parfois que vous êtes très, trop, cruel dans vos entraînements. N’avez-vous pas peur de commettre des erreurs fatales?
M G : Je ne pense pas être cruel! Mes méthodes sont peut-être dures mais j’ai été engagé parce qu’elles sont efficaces à donner des combattants aguerris ; des tueurs n’ayant peur de rien. Vous verrez dans un an, ce sera autre chose.
K M : Bon. Une question plus personnelle pour finir : que vous est-il arrivé pour que votre œil soit couvert de cette peau blanche ?
(S’ensuit un silence lourd de menaces)
K M : (gloups) Je…je crois que cette interview est terminée. Je vais vous laisser travailler, monsieur Gorlov.
M G : Vous savez où est la sortie.
Voilà donc pour les réactions du coach. Je décidais donc d’aller voir le propriétaire. Voici ce qu’il a bien voulu me dire.
K M : Bonjour monsieur Köning fils ; heureux de faire votre connaissance.
H L K f : Moi de même, monsieur Merkel ; et je vous autorise à m’appeler Hans.
K M : D’accord…Hans. Je souhaiterai commencer par vous demander si vous n’êtes pas trop déçu de ce que votre équipe a fait la semaine dernière.
H L K f : Bien sûr que si. Mais que voulez-vous ? Je ne m’attendais pas à tout gagner tout de suite. Cependant, ces résultats sont effectivement en dessous de ce que j’espérais.
K M : Il est vrai que votre équipe n’a même pas pu marquer un touchdown à des Gobelins.
H L K f : Certes ; mais cependant tout n’a pas été noir dans ce tournoi. Certains de mes joueurs ont fait preuve de capacités prometteuses quand à l’avenir.
K M : Parlons de cet avenir ; certaines rumeurs font état d’un profond remaniement à venir.
H L K f : En effet ; mon équipe a manqué de compétitivité par la faute de l’absence d’un Ogre. Il va sans dire que j’ai commencé des pourparlers pour en recruter un. De plus, un certain nombre d’assistants et de pom-pom girls sont partis. Démissionnaires suite à une baisse de popularité. Il n’est pas prévu de les remplacer pour l’instant. Par contre, l’apothicaire de l’équipe est définitivement engagé et je me réserve l’opportunité d’avoir encore recours aux services de la serveuse de Bloodweiser. Le vrai hic consiste aujourd’hui à recruter suffisamment de joueurs pour avoir une équipe opérationnelle à tout moment.
K M : A propos de vos joueurs, n’avez-vous pas l’impression de leur avoir fait peser un trop lourd poids en engageant monsieur Gorlov « le Terrible » ?
H L K f : Je dois admettre qu’il mérite son surnom, mais il a des qualités indéniables. C’est un professionnel capable de créer des miracles pour peu qu’on respecte sa façon de faire. Quand au fait qu’aujourd’hui j’ai onze joueurs à l’hôpital et cinq au chômage technique, j’avoue avoir quelque peu sous-estimé son degré de colère. Il n’a pas été clément dans la défaite, mais cela aurait pu être pire: je lui ai quand même donné la consigne de ne pas les tuer.
K M : Ah! Il aurait pu… ?
H L K f : Il aurait pu. Je crois que, quand ils sortiront de l’hôpital, mes joueurs pourront vous montrer de quoi ils sont capables. Ce n’est que le début de notre carrière sportive.
K M : Et bien, je vous remercie de ces quelques minutes de votre temps que vous m’avez accordé, Hans. Et je vous souhaite un bel avenir.
Voici donc le résultat de cette semaine d’enquête par rapport au Steirn Grünburg Klub et à son avenir.
Votre dévoué Konrad Merkel